Entre la folie du renoncement et celle de la persévérance, entre l'absurdité de la vie et la logique du destin, j'ai rencontré Barnabé, un singe bleu comme la maison qu'il habite, j'ai rencontré Simon, maître incontesté d'un cerf-volant aux rubans multicolores et du jeu de tarots, Nicolas, maître de sa force tranquille, et la mère, la mer et cette Falaise qui la surplombe.
Le vide est plein d'images douloureusement tendres, d'odeurs de varech et d'amour, de couleurs qui font vibrer une absence trop présente et tout se met à tourner comme la Roue de Fortune qui entraîne Marie Delabos de la peinture à la sculpture, de la photo à l'écriture. Hypersensibilité multiple ?
Peut-être un syndrome pour la médecine mais un bonheur pour l'art.
Au bord de La Falaise il ne faut donc pas avoir peur, le compte à rebours est commencé il faut se laisser aller, il n'y a rien à craindre puisque tout peut arriver, il suffit de s'accrocher au cerf-volant que Marie Delabos a fabriqué à touches subtiles et calmes malgré le fracas du cœur et le fracas des vagues.
Commentaires
1. 13 avril 2016
La falaise
Voilà un petit bouquin, plus proche du format novella que du format roman, dont j'aurais aimé qu'il soit plus long, car je me suis laissée emporter par la plume de Marie. Une plume légère et tendre, faite de douceur autant que de douleur.
C'est un récit tendre et déchirant. Un compte-à-rebours vers un événement redouté, que jusqu'au bout on se refuse à envisager, quand bien même il paraît inéluctable. Un livre plein d'émotion, mais dont les mots, s'ils racontent la douleur, le font avec retenue. Pas d'étalage de grands sentiments, pas de délectation à raconter l'évènement. Une écriture sobre et poétique. Pleine de pudeur.
Au final, ces pages que l'on tourne, l'air de rien, pèsent chacune de plus en plus lourd au fil du récit. Les signes de plumes se muent en signes de plomb.
Un livre que j'ai refermé, des larmes au bord des yeux, le cœur battant.