Chapitre III

Appartement de Jacques Viscus, 19 décembre 1885, 8 h 00,

Le Puy-en-Velay.

Jacques Viscus venait de se réveiller, il alla dans la cuisine réchauffer du café qu’il s’était fait la veille au matin. Il pensait encore à son rendez-vous avec Léonard Pion. Toujours pas de nouvelles. Il trouvait cela étrange. La grossesse n’est pas le genre d’urgence à pouvoir être éternellement repoussée. Depuis deux jours, Jacques se demandait comment il allait créer un ange. Au moment où la jeune femme écarterait ses cuisses, qu’allait-il faire ? Qu’allait-il utiliser ? Ce qui l’excitait le plus était la souffrance qu’il pourrait lui causer s’il en avait le désir… il l’avait. Ne fallait-il pas donner une leçon à la femme de basse morale ? Il serait si facile de faire des lavements à l’eau, provoquant de simples contractions utérines, cela aurait pour conséquence d’expulser le fœtus. Pas ou peu de séquelles, et aucune preuve d’un avortement. Non, Jacques hésitait entre les substances, mercure ou arsenic, et les gestes plus techniques comme l’introduction d’une aiguille. De toute façon, qu’importe la manière, cette Albertine allait souffrir.

FIN DE L’EXTRAIT