Chapitre 2

Spirite et milliardaires

Le lendemain, un peu avant six heures, c’était, devant l’hôtel de la Septième Avenue, un encombrement de véhicules de toutes sortes : cabs électriques, tricycles à pétrole, cars à vapeur, drags pneumatiques, et jusqu’à une voiture mue uniquement par son propre poids joint à celui du voyageur qu’elle transportait. Ce poids comprimait une masse d’eau qui, par des cylindres, transmettait cette pression à l’arrière de la voiture qu’elle poussait ainsi. Plus cette pression augmentait plus la vitesse s’accroissait. Ce qui revient à dire que plus la voiture était chargée, plus elle allait vite.

On eût dit une exposition des plus récentes créations de l’automobilisme.

Seul Harry Madge était venu dans une mauvaise voiture de louage à un cheval.

Il s’excusa près des autres, en se plaignant des lenteurs apportées à la construction d’un chariot de son invention, qui devait être mû par la seule force psychique, et dont il attendait la livraison incessamment.

Tout en levant les épaules, on ne plaisanta pas trop l’homme à la voiture de louage ; car on savait qu’Harry Madge, spirite convaincu, avait obtenu tout dernièrement des résultats de nature à bouleverser les données les plus élémentaires de la raison.

Son chariot, avec un peu de bonne volonté, n’avait après tout, rien d’invraisemblable.

FIN DE L’EXTRAIT

______________________________________

Published by Les Éditions de Londres

© 2016 — Les Éditions de Londres

www.editionsdelondres.com

ISBN : 978-1-910628-96-6