Notes

[Note 1] Il parait que tout ce préambule se passe devant la maison de Calliclès, qui cause un moment avec Socrate et Chéréphon avant de les introduire et de les présenter à Gorgias. C’est là l’opinion d’Olympiodore, du Scholiaste, de Heindorf, et de tous les critiques, excepté Schleiermacher, qui place le lieu de la scène sur une place publique, ou peut-être au Lycée. Mais, dans ce cas, il y aurait quelque allusion directe on indirecte. Il ne faut pas oublier non plus que c’était surtout dans des maisons particulières que parlait Gorgias, étranger et chargé d’une mission diplomatique. Platon le dit expressément dans le grand Hippias. Schleiermacher trouve qu’il serait assez peu poli à Calliclès de laisser là ses hôtes Gorgias et Polus, pour venir causer avec Socrate : mais rien de plus naturel que d’aller au-devant de gens qui vous font visite, et qu’on va recevoir à l’entrée de sa maison. C’est l’affaire de quelques minutes, un simple échange de compliments. La plus forte objection de Schleiermacher est tirée de cette phrase de Calliclès, quand vous voudrez venir chez moi, qui ne suppose guère en effet que le lieu de la conversation est la maison ou la porte de Calliclès ; car on n’invite pas les gens à venir où ils sont. Mais à la réflexion, on trouve que chez lui ou près de chez lui Calliclès peut très bien parler ainsi, et dire à Socrate et à Chéréphon, qu’il n’ose pour cette fois engager Gorgias à se répéter, mais que Gorgias loge dans sa maison, et qu’ils sont avertis une fois pour toutes que, quand ils voudront y venir, c’est-à-dire y revenir, ils y entendront Gorgias. Cela est si vrai, que Socrate répond à Calliclès, je ne veux aujourd’hui que lui dire un mot sur son art ; pour le reste, il en fera, comme tu dis, l’exposition une autre fois.

[Note 2] Il ne faut pas confondre cet Hérodicus, médecin, de Léontium, avec l’Hérodicus de Sélymbric, dont il est question dans le Protagoras, p. 26, et dans la République, l. III.

[Note 3] Polygnote, statuaire, et surtout peintre fameux. PLINE, Hist. Natur. XXXV, 35.

[Note 4] Il y a, dans cette tirade de Polus, une symétrie de tours et de désinences qu’il n’a pas toujours été possible de bien rendre. On conjecture, d’après ce passage et un autre du même dialogue, et l’endroit d’Aristote, Métaphysique, l, I, que ce sont les propres termes de Polus, tirés d’un de ses ouvrages.

[Note 5] HOM. Iliad. liv. VI, v. 211. — Et aussi liv. I, v. 91 ; liv. II, v. 82 ; liv. IV, v. 264.

[Note 6] Toute sa force. Il y a dans le texte κύρωσις, qui appartient au dialecte sicilien, tandis que plus bas Socrate se sert du mot attique κῦρος. Cette nuance échappe à la traduction.