Préface des Éditions de Londres

« Le commissaire est bon enfant » est une comédie en un acte de Georges Courteline et Jules Lévy représentée pour la première fois en Décembre 1899 au théâtre du Gymnase à Paris.

Selon nous, c’est la comédie la plus réussie de Courteline. Le commissaire est bon enfant est un membre de la force publique qui ne quitte pas son bureau et passe son temps à se débarrasser des gens qui viennent l’importuner avec leurs petits problèmes domestiques ou touchant à l’ordre public. Or, comme le dit le commissaire, « je suis ici pour expliquer les lois, et non, comme vous semblez le croire, pour en discuter la sagesse ».

Arrivent l’un à la suite de l’autre, les personnages suivants : d’abord un monsieur qui veut qu’on l’autorise à porter un revolver sur lui, car il travaille tard et que le quartier est mal famé. Puis une dame qui se plaint que son mari est fou, qu’il tient des discours sans queue ni tête sur la société, et qui se promène dans la rue en faisant une-deux à tue-tête pour se développer les pectoraux. Puis un monsieur Breloc qui a trouvé une montre au coin du boulevard Saint-Michel et de la rue Monsieur-le-prince, vers trois heures du matin, bien loin de son quartier, puisqu’il allait y retrouver sa maitresse. La chute arrive quand deux agents lui amènent un certain Floche qui faisait un peu de grabuge sur la voie publique. Le Floche en question n’est autre que le mari de la dame inquiète que le commissaire avait renvoyé chez elle. Les choses ne se passeront pas comme on les attend…

« Le commissaire est bon enfant » révèle bien toute l’originalité du théâtre de Courteline. Bien davantage qu’une pièce, on a l’ancêtre du sketch : Fernand Reynaud, Raymond Devos, ou des comiques plus récents, tous ont une dette envers lui.

©Les Editions de Londres