Notes

[Note_1] Artisan riche et puissant, zélé démocrate, qui avait rendu de grands services à la république, en contribuant avec Thrasybule à l'expulsion des trente olygarques et au rétablissement de la liberté. Il était à la tête des ennemis de Socrate. Plus tard, les Athéniens le condamnèrent à l'exil. Arrivé à Héraclée, les habitants lui enjoignirent de quitter leur ville le jour même (DIOG. LAERCE, II, 43).

[Note_2] Mélitus et Lycon. Lycon était orateur. Les orateurs à Athènes formaient une magistrature politique, instituée par les lois de Solon. Ils étaient dix, chargés de présenter dans l'assemblée du sénat et du peuple les mesures les plus utiles à la république. Ce fut Lycon qui dirigea les procédures dans l'affaire de Socrate (DIOG. LAERCE, II, 38).

[Note_3] Aristophane, les Nuées, v. 221, seqq. Cette pièce avait été jouée vingt-quatre ans avant le procès de Socrate.

[Note_4] Gorgias de Léontium, ville de Sicile, disciple d'Empédocle. Il est le père des sophistes et de la rhétorique. Il s'enrichit par ses cours publics auxquels il n'admettait pas à moins de cent mines. Lui-même il fit présent au temple de Delphes, de sa propre statue dorée ( PAUSAN. Phoc. ch. 18). Il vécut plein de gloire, et mourut, selon Pausanias (Elide, liv. II, ch. 17), à cent cinq ans ; selon Diogène Laërce, Suidas et Philostrate, à cent neuf ans. Voyez, sur Gorgias, le Gorgias, l'Hippias et le Protagoras.

[Note_5] Prodicus de Céos, et non de Chio, rhéteur et physicien, disciple de Protagoras, et contemporain de Démocrite. Xénophon nous a conservé sa belle allégorie de la Vertu et de la Volupté se disputant Hercule. D'après Suidas, il aurait fini par être accusé de corrompre la jeunesse, et par boire la ciguë. Voyez sur Prodicus le Gorgias, le Protagoras et surtout le Cratyle.

[Note_6] Hippias d'Elis, rhéteur et philosophe. Il vécut heureux, glorieux et riche comme Gorgias, et fut chargé par les Lacédémoniens de plusieurs missions importantes dont il s'acquitta toujours avec distinction. Un des caractères de son éloquence, comme de celle de Gorgias, était l'affectation des tours et des expressions poétiques (Voyez l'Hippias et le Minos).

[Note_7] Platon, dans le Protagoras ; Xénophon, dans le Banquet ; Aristophane, dans les Oiseaux, v. 285, lui font le même reproche. Sa richesse était passée en proverbe.

[Note_8] Poète et sophiste (Voyez le Phédon et le Phèdre).

[Note_9] Une mine valait 100 drachmes, et la drachme à-peu-près 18 sols de notre monnaie, selon Barthélemy.

[Note_10] Aristophane dans les Nuées se moque de ce Chérephon et de son zèle pour la philosophie de Socrate. Le Scholiaste (Nuées, v. 501, seqq.) ajoute encore au texte. Voyez dans Xénophon (faits mémorables de Socrate) ce qu'en dit son frère Chérécrate. — L'exil auquel Socrate fait ici allusion, est l'exil auquel furent condamnés les principaux citoyens d'Athènes, par les trente tyrans. Les bannis rentrèrent à Athènes trois ans après, et le procès de Socrate eut lieu l'année suivante.

[Note_11] On rapporte assez diversement la réponse de la Pythie. Le Scholiaste d'Aristophane (Nuées, v. 144) lui fait dire : « Sophocle est sage ; Euripide plus sage que Sophocle ; mais Socrate est le plus sage de tous les hommes. » Selon Xénophon (Apologie de Socrate), Apollon répondit : « Qu'il n'y avait aucun homme plus libre, plus juste, plus sensé. »

[Note_12] Le texte porte : par le chien. C'est le serment de Rhadamante qui, pour éviter de jurer toujours par les dieux, inventa plusieurs autres formules de serment : par le chien, par le chêne, etc.

[Note_13] Les termes de l'accusation sont un peu altérés ici. Xénophon (Apologie et faits mémorables de Socrate) les rapporte avec quelques légères différences. Diogène Laërce donne l'acte d'accusation, tel qu'il était encore conservé de son temps, au témoignage de Phavorinus, dans le temple de Cybèle, qui servait de greffe aux Athéniens. Voici cet Acte :

« Mélitus, fils de Mélitus, du bourg de Pithos, accuse par serment Socrate, fils de Sophronisque, du bourg d'Alopèce : Socrate est coupable en ce qu'il ne reconnaît pas les dieux de la république, et met à leur place des extravagances démoniaques. Il est coupable en ce qu'il corrompt les jeunes gens. Peine, la mort » (DIOG. LAERCE, liv. II, chap. 40).