Préface des Éditions de Londres

Cratyle est un dialogue de Platon sur le langage.

Propos du Cratyle

La question centrale du Cratyle est simple : le langage est-il un système de signes (à noter que Platon ne s’intéresse pas vraiment à la grammaire) arbitraitres, c’est-à-dire une simple convention, ou naturels, ou encore le langage est-il la représentation de quelque chose ?

C’est essentiel, si l’on suit l’hypothèse ou la théorie d’Hermogène (système arbitraire), alors le langage est une convention, et tout ce qui se dit est à la mesure de l’humain. Si le système est arbitraire, et si le langage est convention, alors il ne peut pas être reflet de la réalité sensible.

En revanche, si l’on suit l’hypothèse de Cratyle, le langage vient de quelque chose…Dans les mots que l’on prononce existe un lien distant avec la réalité sensible des débuts.

Si au début, Socrate cherche à faire la synthèse des deux thèses, il se rallie au fil du dialogue à l’idée que les noms des choses ne sont pas là par hasard. Les noms sont donc de distantes images de la réalité. Toutefois, Socrate ne suit pas non plus Cratyle : les mots sont comme des images, donc des imitations des choses ; s’il existe une ascendance naturelle entre les choses et les noms, on ne peut nier la part de convention.

L’étymologie

Une bonne partie du Cratyle se transforme en un exercice d’étymologie. Dans le dialogue, Platon fait référence à Héraclite, à Hésiode… Il examine par l’intermédiaire de Socrate les orthographes de noms entre différentes régions de la Grèce, il compare l’orthographe moderne avec l’orthographe des anciens, celle des Grecs et des Barbares, il cherche à retrouver une logique qui explique l’évolution des noms. Comme toujours chez Platon, savoir c’est se souvenir.

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