Préface des Éditions de Londres

« Le Franc-Archer de Bagnolet » est un monologue du Quinzième siècle, probablement écrit vers 1468, dont l’auteur est à ce jour inconnu bien que le nom de François Villon soit parfois mentionné.

Le monologue du Moyen-Âge

 « Le Franc-Archer de Bagnolet » est probablement le monologue le plus célèbre du Haut Moyen-Âge. Les monologues dramatiques ou anciens sermons joyeux, sont un genre du Quinzième siècle s’inspirant des anciens « sermons » des jongleurs, quoique le premier monologue soit peut être le « Dit de l’herberie » de Rutebeuf qui date de la fin du Treizième siècle. Le monologue dramatique, très en vogue au Moyen-Âge, avait le soldat fanfaron comme l’un de ses personnages type. Outre le soldat fanfaron, les thèmes principaux étaient le charlatan ou l’amoureux.

Résumé

Un Franc-Archer se promène dans la campagne aux alentours de Paris en se racontant ses exploits guerriers. Il est une première fois interrompu par le chant d’un coq, qui l’effraie un peu. Mais il reprend son chemin. Plus tard, il aperçoit un épouvantail de chènevière qu’il prend pour un gendarme le menaçant d’une arbalète. Il l’implore de ne pas le tuer, de le laisser aller son chemin, et au passage lui avoue que nul de ses exploits n’est vrai. Une fois qu’il a réalisé son erreur, il repart en regrettant bien son moment de faiblesse.

Les Francs-Archers

Les Francs-Archers sont créés par Charles VII. Rapidement impopulaires, recrutant des faux soldats indisciplinés et qui coûtaient cher aux bourgs, ils seront supprimés en 1480 par Louis XI, et rétablis par François I. C’était en quelque sorte une milice populaire, dont la création répondait à deux problèmes : la présence de bandes armées sur les routes de France suite à la fin de la Guerre de Cent ans, et le besoin de lutter face aux archers anglais. Les Francs-Archers étaient principalement recrutés parmi les paysans, lesquels devenaient ainsi exempts d’impôts.

Un monologue de Villon ?

Apparemment, il était commun parmi les éditeurs du Seizième siècle de faire figurer le monologue avec les autres œuvres de François Villon. Savaient-ils quelque chose que nous avons oublié ? Dur à dire. Rabelais mentionne le Franc-Archer à plusieurs reprises ; d’abord dans Pantagruel où Panurge y fait référence, et ensuite dans les Enfers, où il le place auprès de Villon.

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