Préface des Éditions de Londres

« L’auberge rouge » est une nouvelle d’Honoré de Balzac publiée en 1831 dans la « Revue de Paris ». On considère souvent que « L’auberge rouge » est la première nouvelle policière publiée par l’auteur, mais aussi en France et dans le monde, puisque les nouvelles policières d’Edgar Allan Poe lui sont postérieures de quelques années. Avec La peau de chagrin, cette nouvelle fera de 1831 l’année de la révélation dans la carrière de Balzac.

Résumé

Le banquier allemand Hermann est de passage à Paris. Au cours d’un dîner, il raconte une histoire qu’il aurait entendue à l’époque des guerres napoléoniennes, tandis qu’il était prisonnier. L’histoire se passe en 1799. Deux chirurgiens, Magnan et Taillefer, passent la nuit dans une auberge et y rencontrent un riche industriel avec dans ses bagages de nombreux diamants. Le lendemain, on retrouve l’industriel assassiné à l’aide d’un instrument chirurgical. Magnan est arrêté, condamné et fusillé. Le problème, c’est qu’il est innocent. Vers la fin du récit par le banquier Hermann, on comprend que le véritable assassin est assis à la table : c’est l’autre chirurgien, Taillefer. La nouvelle se termine abruptement, sans que le lecteur sache ce qui se passera par la suite.

L’invention du genre policier ?

Oui, il y a une ambiance, cette fameuse auberge rouge. Il y a des personnages dont on ne connaît pas les motivations, une victime facile et qui se propose elle-même, et donc un motif évident pour de nombreux assassins amateurs ou professionnels dont le lecteur ne sait pas grand-chose. On arrête un innocent, le coupable échappe à la justice. Mais c’est à peu près tout.  Il existe par certains moments dans La peau de chagrin, paru la même année, une ambiance bien plus policière. Nous sommes encore dans le romantisme et bien loin du policier.

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