Préface des Éditions de Londres

« La farce du savetier et du financier » est une farce médiévale en octosyllabes de la fin du Quinzième siècle ou du début du Seizième siècle (serait-elle alors de la Renaissance, et non pas médiévale?) et dont l’auteur est inconnu.

L’argument

« La farce du savetier et du financier » est également connue comme « La farce des deux savetiers », ou encore « Farce nouvelle très bonne et fort joyeuse des deux savetiers à trois personnages, c’est assavoir, le riche, le pauvre, le juge ». Rien de surprenant. A l’époque, les farces étaient représentées sur des trétaux sur la grand-place, et c’était un spectacle plus qu’une pièce avec son titre, son auteur. Ceci explique que l’on ait perdu tant de noms d’auteurs de farces médiévales.

Un savetier est en train de chanter joyeusement une chanson de Jean de Nivelle. Un riche passe et s’étonne de ce que le pauvre savetier chante si gaiement, vu qu’il est pauvre. Le riche essaie ensuite d’expliquer tous les avantages d’avoir de l’argent. Le savetier finit par être gagné à ses arguments et lui demande comment on fait pour gagner de l’argent. Le riche lui répond qu’il faut prier le Bon Dieu, puis se dissimule derrière un autel pendant que le pauvre prie. Il lui envoie l’argent demandé par le savetier, mais quand il veut ensuite le récupérer, le savetier refuse. Les deux hommes, ne parvenant pas à s’entendre, finissent devant le juge. Ce dernier donne raison au savetier, qui peut donc conserver son argent. 

Histoire du manuscrit

Cette farce se trouve dans un exemplaire unique à la bibliothèque de Dresde, selon Gassie des Brûlies. Elle avait été transcrite vers 1613, et fut publiée à Rouen par Nicolas Roussel.

La Fontaine

La Fontaine s’inspirera de « La farce du savetier et du financier » pour sa fable, « Le savetier et le financier ».

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