Chapitre 2

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, dit le proverbe.

Le lendemain de ce triste voyage en omnibus qui s’était terminé par une catastrophe, un beau soleil d’hiver éclairait la place Pigalle. La température s’était subitement adoucie ; la fontaine dégelée lançait son gai jet d’eau vers le ciel bleu, et les modèles italiens, assis sur les marches autour du bassin, souriaient d’aise aux rayons de l’astre qui les réchauffait pendant la longue station devant les ateliers.

Et Paul Freneuse était aussi joyeux que le temps. Une nuit de repos avait calmé ses émotions de la veille et chassé les visions lugubres. Il ne pensait plus à cette aventure que pour plaindre la pauvre morte et pour se féliciter de n’avoir pas pris au sérieux les ridicules imaginations de l’ami Binos.

Il avait reçu dans la matinée la visite d’un inspecteur envoyé par le commissaire, plutôt pour causer avec lui que pour l’interroger, car la mort accidentelle venait d’être bien et dûment constatée par le médecin commis à l’examen du corps, qui ne portait aucune trace de violence.

FIN DE L’EXTRAIT

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