Préface des Éditions de Londres

Les Poésies de François Villon sont un recueil de ses poésies. Le recueil comprend Le Lais, Le Testament, La Ballade des pendus

Qu’y a-t-il de neuf chez Villon ?

Les thèmes ne sont pas nouveaux : la vieillesse, la mort, la nostalgie, l’amour, la vie urbaine du Moyen-Âge…Ce qui est nouveau, c’est la fraîcheur des vers de Villon, et la sincérité des émotions qu’il exprime, que l’on comprend comme une volonté de se débarrasser d’un certain formalisme, et se rapprocher de ce que fut sa vie. Mais soyons francs, ce sont certains poèmes, tels que la Ballade des dames du temps jadis ou la Ballade des pendus, qui marquent tant l’esprit par leur musique, leurs vers, leur mélodie, tant et si bien que beaucoup les connaissent par les chansons de Brassens et Léo Ferré.

Le Lais

Le Lais ou le Petit testament est une œuvre de jeunesse, écrit vers Noël 1456 ou en 1457. Dans ce long poème d’adieu à ses amis, ses ennemis et toutes ses connaissances, Villon fait de multiples dons à tous ceux qui lui sont chers, pour le meilleur et pour le pire, amis ou ennemis, dons sincères et touchants pour les uns, dons cruels ou vengeurs pour les autres. Le Lais est aussi un remarquable document non seulement sur la vie de Villon, mais aussi sur le Paris du Quinzième siècle. Grâce aux riches annotations des Éditions de Londres, on y apprend que Le Cheval Blanc, la Mule, et l’âne Rayé étaient des tavernes, que le Mouton, le Bœuf couronné, et la Vache étaient des auberges, que Bicêtre qui avait été brûlé était un repère de voleurs, que l’abreuvoir Popin était le lieu des rendez-vous amoureux, que la Pomme de Pin était un cabaret, que le Heaume était une taverne du quartier latin, que le Mortier d’or était une librairie-imprimerie etc. Le Lais, c’est un vrai guide vivant de Paris au Moyen-Âge.

Mais le Lais, c’est aussi l’occasion d’une foule de parodies des scolastiques, du clergé, de charges contre ses ennemis, mais aussi de références bibliques, de critiques sociales…

Le Testament

Le Testament est l’œuvre la plus célèbre de Villon, et l’une des plus célèbres du Moyen-Âge. Ensemble assez hétéroclite par les sujets, homogène par le rythme et le ton ainsi que la forme octosyllabique, il contient le célèbre Ballade des dames du temps jadis, une des plus belles odes au temps qui passe : « Dictes moy où, n’en quel pays, Est Flora, la belle Romaine, Archipadia, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine »

La ballade des pendus

La ballade la plus connue de Villon avec la Ballade des dames du temps jadis. L’originalité du poème, ce n’est pas seulement que l’auteur s’attend lui-même à être pendu, mais c’est surtout la façon dont les pendus s’adressent aux vivants : « Frères humains qui après nous vivez ».

La musique de Villon

Nous ne savons rien de la nature de l’inspiration de Villon, ni des circonstances dans lesquelles ses poésies étaient lues, chantées, partagées, déclamées. Mais ce que nous savons, c’est que la rime s’efface face au rythme, que les sonorités ne se veulent pas trop sophistiquées, et que les vers se veulent mémorables plus que précieux, et c’est pour cela que la poésie de Villon est avant tout musicale. 

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