Munich

15 septembre.

M. le comte de *** m’a présenté ce soir à madame Catalani. J’ai trouvé le salon de cette célèbre cantatrice rempli d’ambassadeurs et de cordons de toutes les couleurs : la tête tournerait à moins. Le roi est vraiment un galant homme. Hier, dimanche, madame Catalani, qui est fort dévote, s’est rendue à la chapelle de la cour, où elle s’est emparée sans façon de la fort petite tribune destinée aux filles de Sa Majesté. Un chambellan, terrifié de sa hardiesse, et qui est venu l’avertir de sa méprise, a été repoussé avec perte. Honorée de l’amitié de plusieurs souverains, elle croyait, disait-elle, avoir droit à cette place, etc. Le roi Maximilien a pris la chose en homme qui a été vingt ans colonel au service de France. Dans beaucoup d’autres cours de ce pays, terrible pour l’étiquette, cette folie pouvait fort bien conduire madame Catalani au violon.