Préface des Éditions de Londres

« L’agence Barnett et Cie » est un recueil de nouvelles de Maurice Leblanc paru en 1928 mettant en scène Arsène Lupin sous un nouveau pseudonyme et une nouvelle identité : Jim Barnett. Cédant à la mode « américaine » nous présente un nouveau héros, ou plutôt un nouveau masque, du célèbre Gentleman-cambrioleur, dans ces huit nouvelles plus une.

Un nouvel avatar d’Arsène Lupin

Les avatars et les personnalités, Arsène Lupin en a tellement qu’il pourrait probablement prétendre au plus grand nombre de pseudonymes dans l’histoire de la littérature policière. Celui-ci, comment le décrire ? Il appartiendrait probablement à la catégorie des héros gouailleurs, plus que les héros aristocrates (Sernine, Rénine, Don Luis…). En effet, si Lupin affectionne le port du monocle ou de la particule lorsqu’il est dans le grand monde ou celui des grands bourgeois, et qu’il porte chapeau claque pour les détrousser, ce détective privé à l’américaine est beaucoup plus direct, simple, plaisantin, l’autre facette de Lupin en quelque sorte, la vraie.

Les personnages secondaires

Ici, pas vraiment de concurrent à la Sholmès ou à la Ganimard, pas de grand méchant non plus (c’est souvent réservé aux romans), mais un jeune inspecteur pas très doué, qui éprouve des difficultés en ménage (bien que cela ne soit pas central au personnage) : Béchoux. Barnett et Béchoux se connaissent. Béchoux fait régulièrement appel à Barnett pour résoudre des mystères insondables, et il se trompe à chaque fois, puis il en veut aussi à Barnett, bien qu’il lui soit utile, car ce dernier lui fait ombrage. Il y a une seule chose sur laquelle Béchoux ne se trompe pas : il a deviné que derrière Barnett se cache Lupin. Mais il ne parviendra pas à le prouver. C’est donc bien une relation assez ambivalente qui les lie.

Les nouvelles

Le recueil est composé de huit nouvelles (auxquelles s’ajoutent une nouvelle plus tardive), c’est-à-dire neuf nouvelles pour notre édition. Les deux premières nouvelles, Les gouttes qui tombent, et Les douze africaines de Béchoux paraissent fin 1927. Le hasard fait des miracles est publié en janvier 1928. Puis les huit nouvelles sont réunies et publiées en février 1928 : Les gouttes qui tombent, La lettre d’amour du roi George, La partie de Baccara, L’homme aux dents d’or, Les douze africaines de Béchoux, Le hasard fait des miracles, Gants blancs…guêtres blanches…, et Béchoux arrête Jim Barnett. Deux ans plus tard est publiée une nouvelle aventure de Jim Barnett, Le cabochon d’émeraude, que nous réunissons avec les huit autres. Jim Barnett reviendra dans La demeure mystérieuse.

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