Chapitre 4

Lucchi était assis à son bureau, Raphaël se tenait debout appuyé contre le mur. Un agent en tenue amena le suspect. Il avait dans les 25 ans et portait des Nike, un jeans et un sweat-shirt à capuche Karl Kani, la marque préférée des rappeurs. Une chaîne en or ornait son cou mince. Sa tête d’aigle était surmontée d’une casquette de hip-hop.

— Bien ! Asseyez-vous, j’ai à vous entendre, dit Lucchi.

— Qu’est-ce que vous voulez encore ? J’ai déjà tout dit à l’autre keuf, putain !

— Rappelez-moi, par exemple, ce que vous faisiez à 170 km/h sur la Promenade des Anglais un mercredi matin...

— Putain, les Robocops… z’avez rien d’autre à foutre, là ? Genre courir après les méchants ? Pin-pon, pin-pon ?

Lucchi passa sa main sous son nez, qui commençait à le démanger.

— Je sens qu’on va bien s’entendre... Notre boulot, c’est de choper les individus les plus dangereux. Et les plus dangereux, c’est les mecs comme toi : les cons.

— Allez, c’est bon, là ! Faites ce que vous avez à faire, mais me cassez pas les couilles !

Lucchi se leva et se plaça derrière lui. Il posa une photo sur la table. Il n’avait plus envie de le vouvoyer.

— Regarde.

Le gars tourna la tête pour ne pas obéir. Lucchi saisit alors sa tête des deux mains et l’obligea à regarder de force. Raphaël se sentit mal à l’aise.

— Regarde, connard ! Elle avait huit ans et on a ramassé son corps à 20 m de l’impact. Celui qui a fait ça ne s’est même pas arrêté. Toi non plus.

FIN DE L’EXTRAIT

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