Préface des Éditions de Londres

« La demeure mystérieuse » est un roman policier de Maurice Leblanc publié en 1929 aux éditions Pierre Lafitte. Après L’agence Barnett & Cie, Maurice Leblanc laisse Jim Barnett de côté et retourne au roman.

Résumé

L’action commence en 1907, donc aux débuts de la carrière d’Arsène Lupin, dans le monde de la haute-couture. Au cours d’un défilé à l’Opéra, la chanteuse Régine Aubry est enlevée par deux bandits. On la conduit dans une maison mystérieuse, ses dimants (qui appartiennent au diamantaire Van Houben) lui sont dérobés, et elle est relâchée. Ce qui est d’autant plus étrange, c’est que quelques temps après, un mannequin inconnu, Arlette, est elle aussi enlevée et emmenée dans une mystérieuse demeure dont elle parvient à s’échapper. Le brillant Jean d’Enneris, qui est amoureux de Régine Aubry, va se lancer sur l’affaire. Il sera vite rejoint par le cher Béchoux (découvert dans L’agence Barnett & Cie) qui est naturellement convaincu que Jean d’Enneris n’est autre que Jim Barnett ou Arsène Lupin, dont il soupçonne les motifs. Jean d’Enneris repère rapidement la demeure mystérieuse, ce qui le conduit sur les traces d’un aristocrate au passé familial trouble, le Comte de Mélamare. Le comte est arrêté, la comtesse parvient à s’enfuir avec l’aide de d’Enneris. C’est là qu’arrive dans l’histoire un certain Antoine Fagerault. Il est amoureux de la Comtesse dont d’Enneris a facilité l’évasion, et il trouve l’aventurier des mers d’Enneris immédiatement antipathique.

D’Enneris alias Lupin démêlera l’affaire, et révélera tout lors d’une séance où la vérité conduira le lecteur aux sources d’une haine entre deux familles qui date de la Rév olution.

Les héros sont fatigués ?

Si Maurice Leblanc connaît son Lupin sur le bout des doigts, on le sent peiner de plus en plus depuis quelques années. Dans cet opus bien agréable à lire, où la principale innovation tient au recours à un procédé inventé par Gaboriau qui consiste à aller chercher dans le passé, souvent aristocratique et révolutionnaire, la solution à un crime d’actualité, et à l’idée de la réplique de la demeure mystérieuse, Leblanc a du mal à se ressourcer. Il ne développe jamais vraiment d’Enneris, pas plus que Barnett était vraiment développé (comparer à un Paul Sernine, si attachant dans son rôle de faux prince russe), le méchant n’a pas d’intérêt, et les scènes manquent d’originalité ou d’envergure. C’est donc un bon Lupin détective. Mais le lecteur attend plus.

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